13 Habitat va héberger des femmes vulnérables

Douze studios ont été rénovés au Camas par le bailleur social 13 Habitat pour permettre à l’association Jane Pannier d’héberger des victimes de violence conjugales.

L’initiative peut paraître étonnante ! Le bailleur social 13 Habitat a réalisé l’aménagement de 12 studios dans un bâtiment du 5e arrondissement de Marseille où sont hébergées des femmes vulnérables prises en charge par l’association Jane Pannier. Elle l’est d’autant moins lorsque l’on connait la sensibilité de Nora Preziosi, présidente de 13 Habitat. «J’étais auparavant adjointe au maire déléguée au droit des femmes. Je suis particulièrement touchée par les conditions des femmes précarisées, souvent victimes de violences conjugales.» Né d’une rencontre avec les dirigeants de l’association Jane Pannier, le projet s’est ainsi concrétisé dans un bâtiment qui a, au fil du temps, été le siège de plusieurs institutions comme l’OPHLM, la CAF ou même la Police. Soucieux de proposer un refuge décent pour les femmes vulnérables, 13 Habitat s’est attelé avec beaucoup d’abnégation à mettre en place un projet d’aménagement dans cet édifice qui fut jadis l’ancien siège historique du bailleur du département. Dans un secteur protégé sur l’AVAP soumis à l’ABF, ce bâtiment qui fut conçu en 1920 par l’architecte Eugène Chirié, disciple de l’école Castel, comprend en fait deux étages et un rez de jardin. Le premier étage a été mis à disposition de l’UDAF tandis que le rez-de-chaussée et le rez-de-jardin sont gérés par l’association Jane Pannier. «Nous disposons sur ces deux étages qui seront reliés plus tard par un monte-charge de 329 m2 de surface habitable sur une superficie globale de 490 m2», précise Aurélie Lecointre, responsable de l’opération à 13 Habitat qui a géré le projet du chantier à la livraison finale.

Une nouvelle vie
13 Habitat a ainsi réalisé un projet conforme aux attentes des responsables de l’association Jane Pannier qui gère d’ores et déjà d’autres logements sur six établissements dans le centre-ville de Marseille. La réalisation de ce projet d’aménagement d’un montant d’1,4 M€ a fait l’objet d’une convention tripartite entre 13 Habitat, la Métropole et l’association Jane Pannier. Les douze nouveaux studios rénovés par le bailleur social sont gérés par l’association pour une durée de dix ans. «Ces petits appartements T1 accueilleront dès la mi-février 2025 les premières femmes qui vivent dans la rue ou sont victimes de violences conjugales», confie Gilles Belli, directeur général de l’association. La conception a été confiée à l’agence BAG Architecte (Perrine Bernard pour les études et Guillaume Garin pour le suivi de chantier) qui a élaboré un projet avec beaucoup de soin privilégiant judicieusement l’utilisation du bois pour les façades et les menuiseries. Ce sont en fait des appartements de 20 à 35 m2, de 25 m2 en moyenne, dont deux grands de 35 m2 et deux communicants. L’un d’eux est même accessible PMR. Il y a quatre studios en rez-de-jardin et huit en rez-de-chaussée ainsi qu’un bureau pour l’association et une buanderie entièrement équipée avec lave-linge et sèche-linge. «Les studios disposent dans chacun d’un lit, d’une table de chevet, d’un bureau, d’une armoire, d’un placard et d’une cuisine entièrement équipée», précise Gilles Belli. L’objectif est de construire un véritable projet de vie et d’insertion pour ces femmes vulnérables qui seront suivies notamment des psychologues et des assistantes sociales. «Elles doivent rester six à dix mois mais la durée peut osciller à Marseille entre 24 et 36 mois», estime Didier Sigrist, président de l’association. Ainsi, pendant ce temps, ces résidentes pourront, gracieusement ou moyennant une contribution modique en fonction des revenus, habiter ces logements pour se reconstruire, se soigner, obtenir des papiers voire trouver un emploi. «Le but est de les accompagner afin qu’elles ne retournent pas à la rue et qu’elles finissent par trouver leur propre logement», assure Didier Sigrist.
Jean-Pierre Enaut

ABF: (Architecte des Bâtiments de France)